MAPIÈCE Les petites enquêtes de MAPIÈCE #9

Le nouveau lieu culturel et gourmand à Jean-Macé

À MAPIÈCE, nous sommes toujours en veille et on adore les nouveautés, les personnalités qui osent et innovent dans ce monde si agité… C’est donc pour toutes ces raisons que nous avions envie de vous parler de ce lieu de vies qui a ouvert au début de l’été et dont vous avez forcément entendu parlé : Projet Territoires et de son créateur.

Installé du 2 juin au 9 octobre 2020 sur un terrain de la SNCF, à côté de la gare Jean-Macé, les lyonnaises et lyonnais ont pu profiter de ce nouveau lieu de vies éphémère culturel et gourmand du 7éme arrondissement. Tables en bois, chaises et fauteuils dépareillés, chinés ça et là, des parasols. Une ambiance ultra sympa et en avions tous besoin.

Mais qui se cache derrière le Projet Territoires ?

Romain Bombail, fondateur et dirigeant de maison welcomm, agence de communication dédiée aux métiers de bouche, a donné une nouvelle vie à ce jardin de 3500 m2 avec une programmation d’animations hétéroclites. Il y en a eu pour tous les goûts afin que tout le monde puisse se retrouver dans ce lieu. Au programme : du bien manger, du boire bon, des concerts, des prestations artistiques, jeux, conférences et un espace détente pour des après-midis comme on les aime…

Pour nous parler de son projet et de son actualité… Rencontre confinée mais si sincère avec Romain. Lui qui met régulièrement en lumière les acteurs de son écosystème, c’est à notre tour de lui tirer le portrait.

Un échange vif, passionné pour cet épicurien fier de son métier, ses acteurs et sa ville.

MAPIÈCE : Quel est ton premier réflexe pour démarrer ta journée ?

Romain : “Je mets mes lunettes.”

Ta journée est plutôt très organisée et rythmée ou plutôt en mode « on verra » ?

Romain : “Plutôt très organisée et rythmée. Je suis un peu un monomaniaque de l’organisation”.

Ce qui te manque le plus dans tes journées actuellement ?

Romain : “Réaliser des rendez-vous dans des cafés et surtout, de ne plus pouvoir aller manger au restaurant”.

Le confinement, c’est l’occasion pour toi de … ?

Romain : “Le confinement, c’est une résultante de la situation dans laquelle nous sommes. Le monde que l’on a tous connu s’est arrêté, et dame nature a ouvert un nouveau livre dans le monde d’après. Dans ce “monde d’après”, il y a des nouvelles contraintes que nous n’avions pas avant ; ces contraintes, bizarrement, je les trouve finalement positives. Bien que le confinement ne soit drôle pour personne, de manière générale les situations de crise permettent toujours de se révéler, et cela ça me plaît, je trouve cela très intéressant.

Ce qui est vraiment positif, c’est la remise en question personnelle, car dans ces moments-là, il faut bouillonner d’idées. Surtout dans la communication et le marketing, la situation fait qu’aujourd’hui nous sommes dans le dur, et il faut taper dedans, pour essayer de continuer d’avancer”.

Ton remède anti-déprime ?

Romain : “Je suis plutôt quelqu’un pour qui le verre à toujours à moitié plein et non à moitié vide. Du fait que je sois quelqu’un de privilégié dans ce monde. J’ai eu la chance de grandir dans une jolie famille avec un minimum de moyens pour vivre au quotidien de manière plutôt cool, aller à l’école, faire des courtes études, voyager, avoir des potes. C’est quelque chose que je me tends à entretenir tous les jours et que j’essaie d’apporter à mes enfants car typiquement tout peut s’arrêter demain. Il y a un adage qui dit que “le plus dur c’est pas la chute, c’est l’atterrissage”.

Le côté déprime, je ne suis vraiment pas quelqu’un dans cette humeur là.

Par contre, quelque chose qui peut me faire du bien lors d’un petit coup de mou, c’est d’aller à la montagne pour faire du ski, ou aller voir l’océan, écouter les vagues et faire du surf. Ce qui me ressource vraiment : aller prendre l’air.”

Quelle est la première chose que tu feras à la fin de ce second confinement

Romain  : “J’irai à nouveau voir mes amis, manger au restaurant chez les copains, j’irai à la montagne. Je reprendrai les petits plaisirs de la vie. Finalement ce qui est enlevé, ce sont les loisirs et les petits plaisirs de la vie. On ne peut pas vivre, un mois, deux mois, trois mois sans ces petits plaisirs de la vie ? Moi je pense que si, car ce ne sont que des extras.

La première chose que je ferai, ce serait donc de retrouver ces petits plaisirs, car dans la vraie vie tout va bien, pour ceux qui sont en bonne santé….”

Tu es passionné dans tous tes projets, parle-nous de ton métier….

Romain : “Mon métier premier est d’accompagner des acteurs dans les univers food & art de vivre. Mon agence s’appelle maison welcomm, je conseille mes clients sur une stratégie marketing relationnel, c’est-à-dire que je conseille chacun d’eux sur un déploiement de trafic et de notoriété avec quatre outils : les relations publiques, les relations presse, la communication par l’événement et la communication digitale (réseaux sociaux).

J’ai créé ce métier en 2008 pour essayer d’amener des solutions assez basiques à mes clients. Le but est d’emmener les bonnes personnes au bon moment au bon endroit. C’est le cadre de base, je travaille à 90 % dans l’univers des métiers de bouche avec des producteurs, des chefs, des cuisiniers, des restaurateurs…

Deux antennes viennent en complément de ce noyau dur : la première est un service traiteur, les happycuriens où on fait des choses exclusivement artisanales avec mon réseau de chefs, de producteurs et de vignerons. On arrive à trouver des solutions traiteur et à les amener jusqu’à du sur-mesure avec une base de circuit court et de saisonnalité des produits.
C’est un esprit du circuit court de A à Z.

Il y a également une deuxième antenne, Bonhommie, qui créé des projets éphémères toujours dans l’univers de la restauration, on appelle ça des pop-up, sur des salons, des festivals, concept-stores …  Avec à la fois l’occupation des espaces, la production de la restauration et la vente des boissons.

Je monte alors ces espaces de restauration ou ces restaurants éphémères dans des lieux qui ne se prêtent pas forcément à les accueillir.
Comment ça marche ?

On crée un vrai restaurant dans un lieu décalé comme une boutique par exemple, on y met des tables, on trouve une thématique, un nom, et il devient éphémère pendant sur une période de 4 à 15-20 semaines. La définition même d’un pop-up, c’est qu’il y a une date d’ouverture et une date de fermeture, et entre-temps, c’est un vrai restaurant. En décembre dernier j’ai monté un restaurant autour de la cuisine de montagne « La-Haut, Popotte de montagne », j’en ai fait un autre en ville dans le concept-store Blush autour de la cuisine de Tel Aviv, c’était très méditerranéen et ensoleillé. L’idée majeure est de se faire plaisir en créant complètement ces restaurants.”

Comment as-tu eu l’idée de Projet Territoires ? Ce nouveau concept ?

Romain : “En octobre 2019, j’ai été contacté par la filiale immobilière de la SNCF pour me proposer de visiter les anciennes halles SERNAM de Jean Macé, qui étaient à l’époque des halles de marchandises. Sur une surface de 17 000 m2, la SNCF était à la recherche de candidats pour imaginer une réhabilitation totale du site pour les transformer en un tiers-lieu unique.

Il s’agit d’un chantier faramineux avec de très gros investissements, et ce genre de projet ne fait pas partie de mon métier, de mes envies mais surtout correspond moins à mon style de de volontés professionnelles. En revanche, juste devant cette halle, il y a un terrain en plein air de 3 500 m2 que j’ai aperçu à la sortie de la visite. De là, je leur ai demandé si je pouvais imaginer pour en faire quelque chose de plus éphémère. Et c’est à ce moment-là que m’est venue une idée. Et en à peine 48 heures, j’avais déjà pensé les grandes lignes du projet, le nom Territoires avec un S, la thématique… La création d’un lieu de vies au pluriel. Je ne voulais pas que ce soit un énième lieu de vie communautaire comme on en trouve beaucoup en France, soit 100% orienté autour de la culture de musique électronique, autour du street-art ou encore de la cuisine façon food-court.

Dans ma philosophie, je voulais partir à contre-sens de tout ça, et créer un lieu hyper accessible à “monsieur et madame tout le monde”, que ce soit hyper populaire.

Projet Territoires se définit comme un lieu de vies au pluriel, et pour vivre, il faut respirer de l’air, boire bon et bien manger, ce n’est pas un concept, c’est un fait … Nous avons donc créé un jardin bohême ouvert à tous, super accessible, avec du contenu.

À la suite de ça, j’ai construit le projet de A à Z avec mon partner Benoît en mode upcycling (mobilier chiné, containers recyclés en bar & espaces de restauration). Pour les produits du bar, nous ne travaillons qu’avec des fournisseurs en bio et/ou circuit court, car c’est mon ADN !

Pour la programmation, afin de donner vie à ce lieu-là, nous avons rencontré plus d’une centaine d’acteurs de la Métropole Grand Lyon. Nous voulions une forte amplitude d’ouverture (du mardi au dimanche de 9 h à 23 h ) pour qu’à un moment ou un autre, tout le monde puisse se retrouver chez Territoires Lyon, pour boire un café, prendre l’air, boire une bière, venir écouter un concert,  danser, draguer afin que toutes et tous se reconnaissent dans ce jardin de 3500 m2.”

C’est comme ça que Projet Territoires est né, il y a 1 an, en novembre… C’est de là que l’aventure a commencé.

Comme on le sait l’année 2020 est assez compliquée, est ce que les lyonnais ont été au rendez-vous ?

Romain : “Dans toute réussite de projet, quel que soit le secteur d’activité, il y a toujours une part de chance. Il faut savoir provoquer les opportunités pour mettre toutes les chances de son côté pour que les choses aboutissent, mais à un moment ou un autre je pense qu’il y a une part de chance.

Je ne pense pas que Projet Territoires ait moins bien marché s’il n’y avait pas eu la COVID. Je pense que cela aurait fonctionné tout aussi bien. En revanche, là où nous avons eu un peu de chance, c’est qu’à la sortie du 1er confinement, les gens étaient tellement heureux de se retrouver sur un site bien organisé avec noms prénoms donnés à l’entrée, un suivi en cas de crise sanitaire, en plein air dans un jardin géant où les enfants pouvaient courir partout, que tous ces éléments conjugués ont permis de lancer rapidement Territoires Lyon !
La notoriété a été immédiate et du coup bien plus percutante, la presse s’en est mêlée et le projet a trouvé son public de suite… Sans la crise sanitaire, le lancement et son succès aurait été plus « normal » et le bouche à oreille peut-être plus lent. Nous avons ouvert le 2 juin à 15 h, et à 19 h 30 nous étions complets avec 350 personnes dans le jardin. Je pensais que ça allait monter crescendo, mais du coup, de suite, dès les trois premiers jours nous étions complets tout le temps.

La météo était au rdv, les gens étaient tellement contents de se déconfiner, que le site a immédiatement cartonné et trouver son public !

Pour vous donner une idée, nous avons reçu 25 000 visiteurs sur les 4 mois d’exploitation, dont 17 000 uniques.

Est-ce que nous allons retrouver Territoires Lyon l’été prochain ?

Romain : Oui, je viens de signer un nouveau bail jusqu’en 2022 ; Nous allons faire une saison #2 estivale de mai à septembre 2021  . Ce sera sur le même format, avec une autre thématique d’aménagement et de nouvelles idées évidemment.

Non seulement, nous allons refaire une seconde saison d’été, mais nous sommes aussi en pleine création d’un jardin d’hiver ( décembre à mars ), avec la mise en place d’un petit village de Noël sur une exploitation de la partie basse du site, des tables de 6 personnes maximum, des sapins partout, un marché de noël, des soirées festives en plein air, toujours TOUT en plein air. 

Allons-nous trouver Projet Territoires dans d’autres villes en France ?

Oui, nous sommes en pleine réflexion avec la SNCF pour déployer d’autres Territoires en France. Nous sommes arrêtés sur 2 villes pour l’été prochain. Ce ne sera pas la même architecture ni les mêmes aménagements, mais évidemment le même ADN ; Des lieux accessibles, populaires, où on y mange bien, on y boit bien, où l’on se réunit simplement, avec la culture de vie adaptée à la région dans laquelle nous serons.

Pour contacter Romain : romain@wel-comm.com / +33 (0) 6 82 65 53 31

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